Ce dimanche, jour de la Toussaint, nombreux vont fleurir et illuminer les tombes de leurs proches disparus. Un défrichage des allées s’imposait.
Depuis plus d’un mois, la Collectivité a entamé un grand nettoyage des cimetières, notamment à Marigot et à Grand-Case. François, qui travaille pour l’ACED, s’est tout de suite porté volontaire pour rafraîchir les lieux. « J’ai de la famille et des amis qui reposent ici, raconte le jeune homme. Alors ça ne me dérange pas de faire du nettoyage, de rendre le cimetière plus joli. Ce n’est pas parce que les gens sont morts qu’il ne faut pas s’en occuper. On ne les oublie pas ! » Alors que le jour J, celui de la Toussaint, approche à grands pas, François arpente lui les allées du cimetière de Marigot, un rouleau dans une main et un pinceau dans l’autre, pour essayer de donner meilleure mine à l’endroit.
Notre ami déplore toutefois l’état dans lequel il a trouvé le cimetière avant le début de ses travaux. « Ca me fait de la peine, avoue François. Ca devrait être plus propre. Je comprends que certains puissent avoir de la peine en venant au cimetière, mais ça ne doit pas faire de la peine de prendre soin des siens. » Avant de pouvoir peindre, il a dû dégager une grande quantité de pierres, de mauvaises herbes et de détritus qui encombraient le cimetière. Le courageux nettoyeur ne compte plus les allers-retours qu’il a effectués avec sa brouette. « En nettoyant, on a même découvert des caveaux. On essaie de faire de notre mieux, mais on n’a pas le droit de les nettoyer car ils sont considérés comme des propriétés privées. »
UNE « TRADITION » POUR MAURICE
Pendant ce temps, à quelques mètres de l’employé de l’ACED, Maurice est également à pied d’œuvre. A trois jours de la Toussaint, il est venu avec un grand pot de peinture blanche entretenir le tombeau de sa maman. Pour ce Guadeloupéen de naissance, la Toussaint est une « tradition ». « Ma mère est morte depuis cinq ans. Je viens l’éclairer pour qu’elle puisse m’éclairer en retour. » Chaque année, l’homme prépare ainsi le terrain et continuera de le faire jusqu’à son dernier souffle. « C’est sa maison maintenant et tout le monde finira au même endroit. Alors, tu peux bien sacrifier une journée par an pour honorer ceux qui t’ont donné la force de leur vivant. »
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