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Le plan de lutte contre les échouages d’algues brunes était testé jeudi matin à l’embarcadère de Cul-de-Sac. Les équipes désormais chargées du ramassage régulier ont procédé à leur première intervention.

Le dispositif est enfin installé. Jeudi en début de matinée, la brigade verte lancée début septembre pour le ramassage durable des algues indésirables, était à pied d’œuvre à l’embarcadère de Cul-de-Sac pour sa première intervention sur le terrain. Armés de râteaux et de brouettes, vêtus de guêtres et de bottes, protégés par des masques, les soldats verts se sont activés sous l’œil des représentants du service Environnement de la Collectivité et en présence d’un agent de l’Agence régionale de santé (ARS). Ce dernier, muni d’un appareil destiné à mesurer le taux de sulfure d’hydrogène, entendait s’assurer que les conditions sanitaires ne mettaient pas en danger la main d’œuvre : « à partir de 5 ppm ils doivent porter un masque de protection, et à partir de 10 ppm, il faut évacuer le site » précisait-il. Le dernier relevé hebdomadaire de l’ARS, faisant le point sur l’impact des sargasses, révélait la semaine dernière qu’un taux de 7,3 ppm émanait des algues échouées sur ce secteur de l’embarcadère. Dans un communiqué, la préfecture précise en outre que « les brigadiers seront sensibilisés sur les aspects sanitaires de leurs interventions (…) et notamment sur les mesures du taux de H2S, grâce à des détecteurs dont ils seront équipés ». Quant à la préservation des sites, « la Réserve Naturelle de Saint Martin assurera une information sur la protection environnementale ».
 
RAMASSAGE RÉGULIER
Le dernier relevé hebdomadaire de l’ARS réalisé la semaine dernière, annonce la couleur : « présence d’algues sur l’eau », de quoi présager des échouages prochains. En vertu de ce risque chronique, auquel Saint-Martin est durablement exposé à l’instar des autres îles de la Caraïbe, la Collectivité et la Préfecture avaient donc initié en juillet dernier leur protocole anti-sargasses, auquel est associé l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Outre le déblocage d’une enveloppe de 200.000 €, ces dispositions prévoyaient la création de la brigade verte pour le ramassage des sargasses, financée à 90% par l’Etat et 10% par l’ADEME. Embauchés dans le cadre de contrats aidés par l’association Centre Symphorien d’Insertion, qui avait été retenue après l’appel d’offres lancé cet été, les brigadiers sont des ressortissants de Pôle Emploi qui peuvent ainsi bénéficier d’un CDD d’un an et d’une formation au métier d’ambassadeur du tri. Sargasses et chômage… même combat.
 
DIRECTION L’ÉCOSITE
Les plannings d’intervention de cette nouvelle brigade seront établis par la Collectivité, en fonction des priorités identifiées sur l’ensemble du territoire. « C’est le secteur de Cul-de-Sac, particulièrement affecté par ces échouages, qui sera nettoyé dans un premier temps » indique d’ailleurs la préfecture. En pratique, les algues collectées seront entassées un peu à l’écart puis ramassées par des agents de la Collectivité pour être déposées sur une zone de séchage, située sur un terrain à Baie Orientale. Ensuite, direction l’écosite pour gonfler le volume des déchets verts qui sont désormais transformés en compost. Les sargasses ne peuvent donc être ramassées avec du sable au risque de ne pouvoir intégrer la filière de recyclage.
Reste à éprouver l’efficacité de ce dispositif qui doit permettre de remettre les sites en état au démarrage prochain de la saison touristique et surtout, d’intervenir en urgence au moindre échouage constaté.  
 
A noter que la mise en place de cette brigade verte s’accompagne de mesures nationales adoptées par le gouvernement, avec la création d’un fonds exceptionnel d’urgence pour la gestion des échouages d’algues dans la Caraïbe, doté de 2 M€, et d’un appel à projets lancé par l’ADEME, en vue de rechercher des solutions pour gérer durablement ces algues.
 
 
Des impacts toujours forts à Cul-de-Sac
 
Le relevé hebdomadaire des données relatives à la présence d’algues Sargasses sur le territoire révèle que le secteur de Cul-de-Sac est toujours le plus fortement impacté. L’Agence régionale de santé (ARS) fait état « d’importantes émanations de gaz sulfuré H2S ». En revanche la situation se serait un peu améliorée du côté de Lamigeot, où il est constaté une « diminution des émanations de gaz sulfuré ». Les odeurs restent néanmoins perceptibles. Cul-de-Sac, où la distance entre échouage et habitations n’est que de 20 mètres, reste donc « le point à surveiller prioritairement à cause de la quantité d’algues et la proximité des habitations ». La semaine dernière les analyses ont en effet relevé, à une distance de 10 mètres des algues, un taux maximum de 7,3 ppm pour l’émanation de sulfure d’hydrogène au niveau de l’embarcadère. Face aux habitations, ce taux était de 5,2 ppm. A Horizon Pinel il était de 0,9 ppm. Dans la baie de Cul-de-Sac, le tapis d’algues était épais de 70 centimètres et s’étalait sur 90 mètres.
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