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Deux jeunes gens originaires de Quartier d’Orléans comparaissaient mercredi devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour avoir commis un vol à main armée dans un domicile à Mont Vernon. Le soir même ils ont été conduits au centre pénitentiaire de Baie-Mahault.

 

 

 

Prison ferme avec mandat de dépôt pour les deux accusés d’un vol à main armée : « c’est la seule réponse que les mis en cause comprennent » affirmait le procureur, déplorant un bilan définitif de 136 VAMA pour la seule année 2014. Les faits se répètent inlassablement, et les condamnations se veulent désormais exemplaires. Mercredi dernier deux jeunes gens étaient jugés en comparution immédiate au tribunal correctionnel pour vol avec circonstances aggravantes commis le 19 novembre dernier : vol en réunion, avec violence et à visage masqué. Domiciliés à Quartier d’Orléans, R.F. 18 ans 1/2, père d’un bébé de 3 mois et d’un second enfant à naître au mois d’avril, et O.F., 21 ans, père d’un enfant de 2 ans, sont accusés d’avoir volé, sous la menace d’une arme, des ordinateurs, des téléphones portables et des bijoux dans une maison à Mont Vernon.
L’une des victimes, absente à l’audience, s’est portée partie civile et raconte : « il était à peu près 15 heures, je bricolais chez moi, j’ai entendu du bruit et deux hommes masqués m’ont braqué avec une arme et m’ont obligé à monter dans les chambres ». Au cours de l’enquête, des voisins disent avoir repéré peu avant une voiture de type Hyundaï qui rôdait dans le quartier. Les gendarmes sont dépêchés sur les lieux et le véhicule sera finalement retrouvé abandonnée à Sandy Ground. Il s’agit d’une voiture volée dont les plaques ont été changées. Son propriétaire, présent à l’audience, s’est également porté partie civile. Sa demande de réparation sera examinée à l’audience du 30 avril.

Récidivistes

Des tests ADN sont effectués sur un tee-shirt et une cagoule trouvés dans la voiture. Les deux prévenus, déjà connus, sont identifiés, interpellés et placés en garde à vue le 6 janvier dernier. Lors d’une perquisition, une partie des objets volés est retrouvée au domicile de l’un des prévenus. Un troisième comparse, mineur, est interpellé et sera déféré devant le juge des enfants. A l’audience, les deux prévenus comparaissent avec un avocat commis d’office et un interprète. O.F., après avoir nié les faits, reconnaît être le chauffeur mais affirme être resté dans le véhicule et ne pas connaître R.F. alors qu’ils portent le même nom et sont cousins. « Deux mecs sont venus et m’ont invité à faire un tour » dit-il en précisant qu’il ne possède pas de permis de conduire. R.F. de son côté, continue à démentir sa participation au délit, malgré l’ADN retrouvée sur le masque qu’il dit avoir prêté à O.F : « ce jour là j’avais un bras dans le plâtre ». L’avocat confirme ces propos en fournissant une photo de son client diffusée sur Facebook le 18 novembre et une attestation de rendez-vous au centre hospitalier pour enlever le plâtre le 23 novembre. Avec beaucoup d’incohérences, O.F. demande au juge de lui accorder une seconde chance malgré ses antécédents. R.F. persiste dans son démenti sur la participation au vol. Il avoue néanmoins avoir commis des braquages à Saint-Barthélemy quand il était mineur. O.F. déjà condamné pour vol, en janvier 2014, à 3 ans de prison dont 2 ans avec sursis, a lui déjà purgé 9 mois au centre pénitentiaire de Baie-Mahault.

« Le braquage est leur profession »

Un rapport du délégué du juge d’application des peines met l’accent sur leur situation respective de soutien de famille. L’avocat, après une timide plaidoirie, demande la relaxe pour R.F. et la clémence du tribunal pour O.F.  
Mais le procureur, compte tenu de la succession de vols commis les mois précédents, évoque lui de véritables « raids» menés par une équipe de braqueurs. Plusieurs enquêtes démontrent que les deux prévenus en font partie. «Le braquage est leur profession… et la répression est la seule réponse qui a un impact direct sur la tranquillité de la population ».
Après délibéré, le tribunal reconnaît R.F. et O.F. coupables des faits reprochés. O.F. écope de 2 ans de prison avec mandat de dépôt, ajoutés aux 2 ans de sursis de sa condamnation antérieure. R.F. est condamné à 5 ans dont 2 ans avec sursis, également avec mandat de dépôt. Entourés de parents et d’amis, ils sont sortis menottés du tribunal et conduits le soir même au centre pénitentiaire de Baie-Mahault.
Un verdict qui ne sera pas sans provoquer quelques remous. La mère d’O.F. provoque un esclandre et une dispute éclate avec une proche de R.F., nécessitant un renfort de gendarmerie pour calmer les esprits. La mère de R.F., victime d’un malaise, a dû être prise en charge par les sapeurs-pompiers.

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