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Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le diabète qui a lieu tous les ans le 14 novembre, la toute jeune association Saint-Martin Santé (SMS) a mis en place un « arbre à palabre du diabète » itinérant pour apprendre aux malades à « mieux vivre avec (leur) diabète ». 

Depuis le 7 novembre et jusqu’au 29 novembre, l’association SMS sillonne les quartiers de Saint-Martin pour faire de l’« éducation thérapeutique » et permettre aux personnes diabétiques de gagner en autonomie. « SMS est une association à but non lucratif qui a été créée en avril dernier pour les pathologies chroniques : diabète, obésité et hypertension, mais elle est principalement ciblée sur le diabète. Nous travaillons pour et avec des patients diabétiques, afin de les aider à sortir de leur isolement pathologique », explique Chantale Thibaut, présidente de Saint-Martin Santé. Lors des actions et manifestations de l’association, informations et échanges ludiques sur la diététique, le sport ou le matériel technique sont au programme. « Il s’agit de permettre aux diabétiques d’acquérir des compétences pour vivre au mieux sa pathologie. Nous le faisons avec l’aval de l’Agence régionale de santé », poursuit Mme Thibaut. C’est donc dans la lignée de ces actions que l’association SMS a décidé, en partenariat avec la Guadeloupe, de mettre en place un événement autour du 14 novembre. Intitulé « Itinéraire de l’arbre à palabre du diabète », l’événement se tient sur plusieurs jours : le 15 novembre à Marigot (marche à 6h, petit-déjeuner diététique et stands), le 22 novembre à Grand-Case (au niveau de la pharmacie) et le 29 novembre sur le stade de Sandy Ground. Vendredi dernier, une première édition de ces journées dédiées au dépistage, à l’information et à la diététique s’est tenue à Quartier d’Orléans. Sur place, 35 personnes se sont soumises à un test de dépistage. « Les gens nous ont posé beaucoup de questions. Nous avons aussi reçu des dons en matériel de la part des pharmaciens et laboratoires pour les patients les plus démunis et pour faire du dépistage. Nous sommes très satisfaits. Ce premier événement nous donne envie de continuer », indique Chantale Thibaut.
 
L’arbre à palabre
 
« Il y a parfois une véritable méconnaissance de la pathologie et une mauvaise compréhension de l’équilibre alimentaire. À Saint-Martin, en plus, il y a certainement aussi la barrière linguistique qui empêche à certaines personnes de s’informer correctement sur le diabète. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’aller à la rencontre des patients, et ce dans les quartiers », explique la présidente de SMS. Et pourquoi l’« arbre à palabre », alors ? « Nous avons pensé au baobab, qu’on appelle “arbre à palabre” parce que c’est un arbre qui est souvent placé au centre du village. Et quand il y a un problème, le chef du village réunit tout le monde sous cet arbre. Là, ils discutent de tout, dans la sérénité. Ainsi, nous disons à la population : “viens, pose-toi et discutons autour du diabète sans stress, sans banalisation de la pathologie, mais en toute sérénité” », précise Chantale Thibaut. Car pour elle, il est important que les diabétiques comprennent qu’ils peuvent vivre au mieux avec leur maladie. « Le diabète est une partie de leur vie, ce n’est pas toute leur vie », conclut-elle.  
Pour rappel, À Saint-Martin comme en Guadeloupe, le diabète touche environ 8 % de la population adulte, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine qui compte 4 % de diabétiques. Selon le Docteur Catherine Messerschmitt, endocrinologue à l’hôpital de Saint-Martin, l’origine ethnique et l’hérédité jouent un rôle important dans la prévalence de la maladie. Mais ce n’est pas tout, car si le diabète peut être héréditaire, il arrive également bien souvent qu’il ait des origines alimentaires. La prise de poids conjuguée à une activité physique insuffisante majore le risque du diabète, de même qu’une alimentation déséquilibrée, trop riche en graisses et en sucre. Il est donc fréquent de voir des personnes âgées de 35-40 ans développer un diabète de type 2. Quant au diabète de type 1, il reste rare à Saint-Martin, comme ailleurs.
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